Galiléo : un GPS au mètre près
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Calculs de coordonnées, transmetteurs de données scientifiques,
surveillance au mètre près, le GPS fait partie de notre quotidien. Que
va-t-il devenir avec l'arrivée imminente de son concurrent européen,
Galiléo ?
Description du GPS
Quand on parle de GPS à un consommateur lambda, il pense uniquement à ce boîtier qu'il balade partout avec lui, en voiture, en randonnée... Pourtant ce système de positionnement mondial ou Global Positioning System ne se résume par à ce simple récepteur. Au-dessus de nos têtes, pas moins de 31 satellites scrutent le moindre recoin de notre planète.
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Les satellites NASTAR constituent la constellation du GPS.
Penser par et pour les militaires
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, le Département
de la Défense américaine travaille sur la mise en place d'un système
capable de renseigner sur la position de ses forces armées et de les
guider dans leur déplacement avec une grande précision.
Nous sommes dans les années 60 en pleine guerre froide où l'espionnage va bon train. Il faudra attendre 1978 pour voir les premiers satellites lancés par les militaires américains. Très vite, les scientifiques de l'armée
constatent que les signaux émis par ces satellites sont facilement
captables pour tout individu doté d'un récepteur muni des logiciels
nécessaires à leur décodage. Pour résumer, les Américains avaient mis au
point un système universel de positionnement. En 1983, le Président Ronald Reagan décide d'ouvrir l'accès du GPS aux civils. Sa décision fait suite au terrible attentat commis par les soviétiques sur le vol 007 Korean Airlines où 269 passagers ont trouvé la mort. Cette accession soudaine aux civils n'a pu vraiment être profitable qu'à partir de 1995, date à laquelle le GPS est totalement opérationnel partout sur Terre.
Plus d'une vingtaine de satellites en orbite
Actuellement le GPS comprend 31 satellites en orbite, 28
opérationnels et 3 de remplacement. Ils se situent à environ 22 000
kilomètres d'altitude et se déplacent à une vitesse moyenne de 13 000
km/h. Ils font le tour de notre planète en 12 heures.
La mise en place de ces satellites s'est faite par blocs.
- De 1978 à 1985, 11 satellites ont été envoyés dans l'espace via le lanceur Atlas. Leur objectif : tester le concept même du GPS. Plus aucun n'est à l'heure actuelle en activité - Le Lanceur Delta II a pris le relais dans l'envoi des 9 satellites du bloc II. Plus aucun n'émet le moindre
signal.
- 1993, les Américains lancent les satellites opérationnels, le bloc IIA. Treize sont toujours actifs. Le 15 mars dernier, 18 autres satellites les ont rejoints. Dès 2009, un programme dirigé par Boeing débutera afin de porter à 33 le nombre de satellites constituants le GPS.
GPS : son fonctionnement
Les satellites seuls ne servent pas à grand-chose. Les données qu'ils
récoltent sont envoyées et captées sur terre sous forme d'ondes
électromagnétiques ou micro-ondes. Elles diffèrent suivant qu'elles
soient destinées aux civils et aux militaires.
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Par triangulation, le récepteur GPS donne les coordonnées de notre
position.
Surveillance et réception
Les 31 satellites mis en orbite couvrent la totalité de la planète. Bien
évidemment, ils ne sont pas livrés à eux-mêmes, l'homme veille au grain
et surveille le bon fonctionnement du système. Au sol, cinq stations américaines réparties dans le monde surveillent les satellites. Quatre stations annexes de contrôle sont chargées de récolter toutes les données transférées par les satellites et de les transmettre à la station de contrôle principale, la Schiever Air Force Base, située à Colorado Springs aux Etats-Unis. Cette dernière analyse les informations envoyées et apporte des rectifications, si nécessaire, puis les communique aux satellites.
Comment les civils et les militaires procèdent-ils pour recevoir et convertir les ondes électromagnétiques émises par les satellites ? C'est là qu'interviennentces fameux boîtiers que les consommateurs emmènent partout avec eux.
Ils traduisent ces ondes afin de donner à son propriétaire les
coordonnées de sa position, à savoir sa latitude, sa longitude mais
également son altitude.
Système de triangulation
Les satellites émettent en permanence des ondes émises sur deux fréquences différentes, 1575,42 mégahertz pour le GPS civil et 1227,60 mégahertz pour le GPS militaire. Ces ondes traversent l'atmosphère, les nuages... mais sont bloquées par des obstacles rigides tels que les montagnes, les immeubles, etc. Ces signaux satellitaires sont composés de
données numériques mais également de codes assez complexes appelés C/A et P. Parmi eux, seul C/A est accessible à tous, le deuxième est crypté
et utilisable sur autorisation.
Comment le récepteur GPS perçoit les coordonnées de sa position ? Il va recevoir des signaux venant de trois à quatre satellites les plus proches.
Ces signaux perçus en temps réel par le récepteur GPS vont lui permettre de calculer la distance qui le sépare de chaque satellite. En effet, connaissant la vitesse de la lumière et le temps que les ondes ont mis pour arriver, il est alors facile de calculer la distance. Ensuite, le boîtier n'a plu qu'à recouper les informations perçues et ainsi il obtient sa position avec
une précision allant de 20 à 100 mètres. On parle de triangulation.
Les applications du GPS dans notre quotidien
L'accession des civils au GPS a provoqué un développement commercial très important dans plusieurs domaines : maritime, aérien, touristique, scientifique...
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Les entreprises de transport utilisent beaucoup la géo-localisation par
satellite.
Les applications militaires
Le GPS permet en temps réel de connaître sa positon exacte mais également sa vitesse et il est possible de se faire guider en entrant les
coordonnées du lieu d'arrivée. Les militaires utilisent ce procédé pour
le guidage à distance de missiles. Cette technique permet d'effectuer
des frappes "chirurgicales", c'est-à-dire que les pilotes les larguent à
une haute altitude et à longue distance, la position de la cible à abattre est indiquée au satellite qui guide ensuite la bombe à son objectif. Mais l'histoire nous montre que ce système est parfois défaillant. En Afghanistan, en Irak ou au Kosovo, des erreurs ont été commises coûtant la vie à des civils. Le GPS pourrait être aussi utilisé pour le largage de bombes. Des tests ont été effectué dans le désert de Yuma mais la marge d'erreur est de 17 mètres, trop importante pour l'utiliser à l'heure actuelle.
Enfin, ce système permet aux forces armées de connaître leur position et de se déplacer. Comment pensez-vous qu'en Irak les soldats américains se repèrent et synchronisent des attaques ?
Les applications civiles
Peut-être possédez-vous un récepteur GPS dans votre voiture ! Plus besoin de carte routière, ni de copilote. Entrez votre lieu de destination et
laissez-vous guider et ainsi mesdames vos maris ne pourront plus vous
dire : "tu n'as pas le sens de l'orientation". Les randonneurs l'emmènent également avec eux. Fini la boussole et le repérage de balises sur les arbres pour voir si vous empruntez le bon sentier.
Les entreprises de transports que ce soit routier, maritime, ferroviaire et
aérien investissent dans le géo-positionnement par satellite. A noter
qu'en aucun cas, le GPS permet de surveiller les faits et gestes des citoyens d'un pays. Le système satellitaire GPS ne perçoit pas
d'information venant de systèmes de surveillance.Les scientifiques tirent profit de cette technologie pour mener à bien des recherches. L'étude des ondes émises par les satellites renseigne beaucoup les spécialistes de l'atmosphère. En effet, les micro-ondes traversent différentes couches atmosphériques telles que la ionosphère et la troposphère et collectent au passage des informations, par exemple, sur leur composition. Les géophysiciens ont recours au GPS pour l'étude de tremblements de terre. La faille de San Andreas, située sous la Californie, est placée sous haute surveillance, ainsi que d'autres failles du bassin de Los Angeles. Le GPS est utilisé pour mesurer la déformation de la croûte terrestre et des mouvements suites à un tremblement de terre. Grâce à la géo-localisation, les scientifiques ont trouvé une corrélation entre la magnitude, c'est-à-dire la force du séisme et le déplacement de la croûte terrestre.
Des erreurs d'estimations
Les consommateurs accordent beaucoup de confiance à ce procédé mais il est loin d'être infaillible. Erreur de positionnement, erreur de guidage,
problème d'appréciation des distances... Ces approximations s'expliquent
par plusieurs raisons : - Les satellites sont soumis à des particules, des rayonnements solaires et cosmiques. Les composants électroniques, de plus en plus perfectionnés, installés dans des satellites peuvent être abîmés par ces bombardements de particules et d'énergie bien qu'ils soient mis à l'abri dans des boîtiers. Parfois, ça ne suffit pas. - Une désynchronisation des horloges des satellites et du récepteur. La plus petite erreur temporelle peut provoquer une faute d'appréciation des distances considérable. -
La traversée des couches atmosphériques peut aussi perturber l'exactitude de la position car les ondes émis par le satellites sont plutôt faibles.
Présentation de Galiléo
Dès 2001, l'Union Européenne a voulu prendre son indépendance face à
l'hégémonie américaine sur la question de la géo-localisation par
satellite. Ce qui n'a pas été de prime abord au goût des Américains.
Suite à de nombreuses difficultés d'entente sur le projet entre les
Etats membres, Galiléo devrait devenir totalement opérationnel d'ici
2013.
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Giove-A est le premier satellite envoyé par l'Europe pour le projet
Galileo.
Constellation de trente satellites
Tout comme l'actuel GPS, le système de localisation satellitaire européen prévoit d'envoyer environ 30 satellites dans l'espace disposés sur trois orbites différentes. Les satellites se trouveront à une altitude moyenne de 23 616 kilomètres et pourront couvrir le globe en totalité. L'Europe a d'ores et déjà envoyé deux satellites tests Giove-A et Giove-B. A noter que pour éviter les problèmes liés au GPS, les Européens ont prévu un satellite de secours sur chaque orbite circulaire afin de pallier la défaillance d'un satellite.
De cette manière, le service ne sera pas perturbé ou diminué. L'émission
des ondes électromagnétiques diverge peu de celles américaines car elles
seront diffusées aussi sur deux fréquences, une comprise entre 1 563 et
1 591 Mhz et l'autre entre 1 164 et 1 214 Mhz. La trentaine de satellites sera placée sous la vigilance de centres de contrôle au sol.
Deux principaux seront situés en Europe et cinq autres à travers le
monde pour effectuer un travail de maintenance des liaisons satellitaires. Différence notoire d'avec le GPS, Galiléo disposera de centres de mission au sol. Leur objectif ? L'élaboration du message de navigation des satellites et la surveillance du bon fonctionnement du dispositif. Ce seront eux qui devront avertir les utilisateurs de Galiléo en cas de défaillance. Autre différence majeure d'avec le GPS : les miltaires ne seront en aucun responsables de ce projet ; l'ESA, l'agence spatiale européenne en a la charge mais est placée sous l'égide de Bruxelles.
Différents services proposés
Dix signaux seront mis à disposition des consommateurs. Ils se subdivisent en trois catégories : - Six seront destinés au service public gratuit. Ils émettront sur les deux fréquences précédemment citées et contrairement au boîtier GPS, ceux de Galiléo disposeront de deux bandes fréquences de réception. Ainsi, les données collectées seront beaucoup plus affinées que sous GPS. Les automobilistes auront recours à ce service pour les guider.
- Deux serviront au service commercial. Ils utiliseront les deux bandes de
fréquence mais là une troisième comprise entre 1 260 et 1 300 Mhz
pourra être ajoutée.
Résultat : une meilleure précision des données allant jusqu'à 1 mètre, une intégrité et une continuité du signal garanties, une meilleure transmission des signaux.... - Les deux derniers signaux seront impliqués dans le service public dit réglementé. Il englobe les unités de secours comme les urgences, les pompiers, mais également les convois de matières dangereuses comme le nucléaire, etc. Il faut pouvoir les localiser en permanence et surtout les protéger d'où la possibilité de brouiller l'émission de ces deux signaux.
Galiléo menace-t-il le GPS ?
Lequel a le plus à perdre ?
Les Etats-Unis n'ont pas vu d'un très bon œil l'indépendance européenne pour plusieurs raisons : perte de son monopole, perte de contrôle sur les pays utilisateurs de ce système de géo-localisation et les éventuels interférences avec leur GPS. Afin de mener à bien leur projet, les Européens ont passé un contrat avec les Etats-Unis. Le 26 juin 2004 en Irlande les deux nouveaux partenaires officialisent leur coopération sur Galiléo et le GPS.
Les deux systèmes de navigation seront interconnectés permettant ainsi de suppléer les approximations et les défaillances de l'un des deux, surtout ceux du GPS. Malgré ce traité américano-européen, Galiléo intéresse
d'autres pays. La Chine et Israël ont signé un accord en 2005 avec les
Européens afin de coopérer sur des projets industriels, scientifiques...
L'Argentine, le Brésil, le Chili ou encore le Mexique sont également
intéressés.
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Galiléo permettrait un meilleur guidage des secouristes en pleine
montagne.
Domaines d'application
Garantissant de meilleures prestations de service que le GPS, il paraît probable que le système de géo-localisation américain risque d'y perdre en attrait.
Comme le GPS, Galiléo sera disponible aux particuliers mais également à
toutes les entreprises de transports pour se repérer et se déplacer. Un des objectifs premiers de Galiléo est d'aider les systèmes terrestres de secours. Par exemple, lors d'un accident de voiture, il pourra transmettre les informations nécessaires au centre de secours le plus proche et les guider rapidement sur les lieux. Idem pour les accidents en haute montagne, les blessés seraient plus facilement repérables par les secouristes, surtout que le GPS connaît ces limites dans ce genre de relief ; les montagnes empêchent le passage des ondes Navstar.
L'agriculture pourrait aussi voir un attrait important en Galiléo. De quelle manière ?
Lors d'épandages de produits chimiques ou d'herbicides, il n'est pas
rare de voir des erreurs de cibles. Soit le bon champs n'est pas arrosé
ou parfois celui du voisin est pollué du à un mauvais largage. Pour y
remédier, la précision de Galiléo au mètre près éviterait ce genre de
désagrément et par conséquent il y aurait une meilleure utilisation de
ces engrais ou autres herbicides en moindre quantité. Les
scientifiques, les pêcheurs, les pilotes... pourraient également être
attirés par cette plus grande fiabilité de Galiléo.
Un imbroglio politico-financier
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les systèmes de positionnement par satellite se développent dans les grandes puissances mondiales. Certes les Etats-Unis ont été les premiers en 1978 à voir le potentiel d'un tel projet. Les Russes ne sont pas en reste avec leur GLONASS. Mais pour le moment ils ne gênent pas les Américains puisque le système est loin d'être opérationnel. Quant aux Chinois, leur géo-localisation satellitaire ne se borne qu'à leur territoire ; l'Inde est en train de plancher sur le sujet. L'Europe aura mis près de 7 ans pour
pouvoir se mettre d'accord sur un projet commun. Comme quoi il n'y a pas que sur le traité de Lisbonne ou la Constitution européenne que le
débat est houleux. En ce qui concerne Galiléo, le litige portait sur le
financement à la fois public et privé du projet. Chaque état membre
voulant retirer un profit en mettant sur les rangs leur entreprise nationale. Résultat : 5 ans de retard.
L'ESA s'occupe des appels d'offres et tout sera financé intégralement par de l'argent public, à savoir celui des contribuables.
Eh bien vivement que Galiléo soit opérationnel ! une précision pareille ça fait baver les américains !
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Calculs de coordonnées, transmetteurs de données scientifiques,
surveillance au mètre près, le GPS fait partie de notre quotidien. Que
va-t-il devenir avec l'arrivée imminente de son concurrent européen,
Galiléo ?
Description du GPS
Quand on parle de GPS à un consommateur lambda, il pense uniquement à ce boîtier qu'il balade partout avec lui, en voiture, en randonnée... Pourtant ce système de positionnement mondial ou Global Positioning System ne se résume par à ce simple récepteur. Au-dessus de nos têtes, pas moins de 31 satellites scrutent le moindre recoin de notre planète.
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Les satellites NASTAR constituent la constellation du GPS.
Penser par et pour les militaires
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, le Département
de la Défense américaine travaille sur la mise en place d'un système
capable de renseigner sur la position de ses forces armées et de les
guider dans leur déplacement avec une grande précision.
Nous sommes dans les années 60 en pleine guerre froide où l'espionnage va bon train. Il faudra attendre 1978 pour voir les premiers satellites lancés par les militaires américains. Très vite, les scientifiques de l'armée
constatent que les signaux émis par ces satellites sont facilement
captables pour tout individu doté d'un récepteur muni des logiciels
nécessaires à leur décodage. Pour résumer, les Américains avaient mis au
point un système universel de positionnement. En 1983, le Président Ronald Reagan décide d'ouvrir l'accès du GPS aux civils. Sa décision fait suite au terrible attentat commis par les soviétiques sur le vol 007 Korean Airlines où 269 passagers ont trouvé la mort. Cette accession soudaine aux civils n'a pu vraiment être profitable qu'à partir de 1995, date à laquelle le GPS est totalement opérationnel partout sur Terre.
Plus d'une vingtaine de satellites en orbite
Actuellement le GPS comprend 31 satellites en orbite, 28
opérationnels et 3 de remplacement. Ils se situent à environ 22 000
kilomètres d'altitude et se déplacent à une vitesse moyenne de 13 000
km/h. Ils font le tour de notre planète en 12 heures.
La mise en place de ces satellites s'est faite par blocs.
- De 1978 à 1985, 11 satellites ont été envoyés dans l'espace via le lanceur Atlas. Leur objectif : tester le concept même du GPS. Plus aucun n'est à l'heure actuelle en activité - Le Lanceur Delta II a pris le relais dans l'envoi des 9 satellites du bloc II. Plus aucun n'émet le moindre
signal.
- 1993, les Américains lancent les satellites opérationnels, le bloc IIA. Treize sont toujours actifs. Le 15 mars dernier, 18 autres satellites les ont rejoints. Dès 2009, un programme dirigé par Boeing débutera afin de porter à 33 le nombre de satellites constituants le GPS.
GPS : son fonctionnement
Les satellites seuls ne servent pas à grand-chose. Les données qu'ils
récoltent sont envoyées et captées sur terre sous forme d'ondes
électromagnétiques ou micro-ondes. Elles diffèrent suivant qu'elles
soient destinées aux civils et aux militaires.
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Par triangulation, le récepteur GPS donne les coordonnées de notre
position.
Surveillance et réception
Les 31 satellites mis en orbite couvrent la totalité de la planète. Bien
évidemment, ils ne sont pas livrés à eux-mêmes, l'homme veille au grain
et surveille le bon fonctionnement du système. Au sol, cinq stations américaines réparties dans le monde surveillent les satellites. Quatre stations annexes de contrôle sont chargées de récolter toutes les données transférées par les satellites et de les transmettre à la station de contrôle principale, la Schiever Air Force Base, située à Colorado Springs aux Etats-Unis. Cette dernière analyse les informations envoyées et apporte des rectifications, si nécessaire, puis les communique aux satellites.
Comment les civils et les militaires procèdent-ils pour recevoir et convertir les ondes électromagnétiques émises par les satellites ? C'est là qu'interviennentces fameux boîtiers que les consommateurs emmènent partout avec eux.
Ils traduisent ces ondes afin de donner à son propriétaire les
coordonnées de sa position, à savoir sa latitude, sa longitude mais
également son altitude.
Système de triangulation
Les satellites émettent en permanence des ondes émises sur deux fréquences différentes, 1575,42 mégahertz pour le GPS civil et 1227,60 mégahertz pour le GPS militaire. Ces ondes traversent l'atmosphère, les nuages... mais sont bloquées par des obstacles rigides tels que les montagnes, les immeubles, etc. Ces signaux satellitaires sont composés de
données numériques mais également de codes assez complexes appelés C/A et P. Parmi eux, seul C/A est accessible à tous, le deuxième est crypté
et utilisable sur autorisation.
Comment le récepteur GPS perçoit les coordonnées de sa position ? Il va recevoir des signaux venant de trois à quatre satellites les plus proches.
Ces signaux perçus en temps réel par le récepteur GPS vont lui permettre de calculer la distance qui le sépare de chaque satellite. En effet, connaissant la vitesse de la lumière et le temps que les ondes ont mis pour arriver, il est alors facile de calculer la distance. Ensuite, le boîtier n'a plu qu'à recouper les informations perçues et ainsi il obtient sa position avec
une précision allant de 20 à 100 mètres. On parle de triangulation.
Les applications du GPS dans notre quotidien
L'accession des civils au GPS a provoqué un développement commercial très important dans plusieurs domaines : maritime, aérien, touristique, scientifique...
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Les entreprises de transport utilisent beaucoup la géo-localisation par
satellite.
Les applications militaires
Le GPS permet en temps réel de connaître sa positon exacte mais également sa vitesse et il est possible de se faire guider en entrant les
coordonnées du lieu d'arrivée. Les militaires utilisent ce procédé pour
le guidage à distance de missiles. Cette technique permet d'effectuer
des frappes "chirurgicales", c'est-à-dire que les pilotes les larguent à
une haute altitude et à longue distance, la position de la cible à abattre est indiquée au satellite qui guide ensuite la bombe à son objectif. Mais l'histoire nous montre que ce système est parfois défaillant. En Afghanistan, en Irak ou au Kosovo, des erreurs ont été commises coûtant la vie à des civils. Le GPS pourrait être aussi utilisé pour le largage de bombes. Des tests ont été effectué dans le désert de Yuma mais la marge d'erreur est de 17 mètres, trop importante pour l'utiliser à l'heure actuelle.
Enfin, ce système permet aux forces armées de connaître leur position et de se déplacer. Comment pensez-vous qu'en Irak les soldats américains se repèrent et synchronisent des attaques ?
Les applications civiles
Peut-être possédez-vous un récepteur GPS dans votre voiture ! Plus besoin de carte routière, ni de copilote. Entrez votre lieu de destination et
laissez-vous guider et ainsi mesdames vos maris ne pourront plus vous
dire : "tu n'as pas le sens de l'orientation". Les randonneurs l'emmènent également avec eux. Fini la boussole et le repérage de balises sur les arbres pour voir si vous empruntez le bon sentier.
Les entreprises de transports que ce soit routier, maritime, ferroviaire et
aérien investissent dans le géo-positionnement par satellite. A noter
qu'en aucun cas, le GPS permet de surveiller les faits et gestes des citoyens d'un pays. Le système satellitaire GPS ne perçoit pas
d'information venant de systèmes de surveillance.Les scientifiques tirent profit de cette technologie pour mener à bien des recherches. L'étude des ondes émises par les satellites renseigne beaucoup les spécialistes de l'atmosphère. En effet, les micro-ondes traversent différentes couches atmosphériques telles que la ionosphère et la troposphère et collectent au passage des informations, par exemple, sur leur composition. Les géophysiciens ont recours au GPS pour l'étude de tremblements de terre. La faille de San Andreas, située sous la Californie, est placée sous haute surveillance, ainsi que d'autres failles du bassin de Los Angeles. Le GPS est utilisé pour mesurer la déformation de la croûte terrestre et des mouvements suites à un tremblement de terre. Grâce à la géo-localisation, les scientifiques ont trouvé une corrélation entre la magnitude, c'est-à-dire la force du séisme et le déplacement de la croûte terrestre.
Des erreurs d'estimations
Les consommateurs accordent beaucoup de confiance à ce procédé mais il est loin d'être infaillible. Erreur de positionnement, erreur de guidage,
problème d'appréciation des distances... Ces approximations s'expliquent
par plusieurs raisons : - Les satellites sont soumis à des particules, des rayonnements solaires et cosmiques. Les composants électroniques, de plus en plus perfectionnés, installés dans des satellites peuvent être abîmés par ces bombardements de particules et d'énergie bien qu'ils soient mis à l'abri dans des boîtiers. Parfois, ça ne suffit pas. - Une désynchronisation des horloges des satellites et du récepteur. La plus petite erreur temporelle peut provoquer une faute d'appréciation des distances considérable. -
La traversée des couches atmosphériques peut aussi perturber l'exactitude de la position car les ondes émis par le satellites sont plutôt faibles.
Présentation de Galiléo
Dès 2001, l'Union Européenne a voulu prendre son indépendance face à
l'hégémonie américaine sur la question de la géo-localisation par
satellite. Ce qui n'a pas été de prime abord au goût des Américains.
Suite à de nombreuses difficultés d'entente sur le projet entre les
Etats membres, Galiléo devrait devenir totalement opérationnel d'ici
2013.
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Giove-A est le premier satellite envoyé par l'Europe pour le projet
Galileo.
Constellation de trente satellites
Tout comme l'actuel GPS, le système de localisation satellitaire européen prévoit d'envoyer environ 30 satellites dans l'espace disposés sur trois orbites différentes. Les satellites se trouveront à une altitude moyenne de 23 616 kilomètres et pourront couvrir le globe en totalité. L'Europe a d'ores et déjà envoyé deux satellites tests Giove-A et Giove-B. A noter que pour éviter les problèmes liés au GPS, les Européens ont prévu un satellite de secours sur chaque orbite circulaire afin de pallier la défaillance d'un satellite.
De cette manière, le service ne sera pas perturbé ou diminué. L'émission
des ondes électromagnétiques diverge peu de celles américaines car elles
seront diffusées aussi sur deux fréquences, une comprise entre 1 563 et
1 591 Mhz et l'autre entre 1 164 et 1 214 Mhz. La trentaine de satellites sera placée sous la vigilance de centres de contrôle au sol.
Deux principaux seront situés en Europe et cinq autres à travers le
monde pour effectuer un travail de maintenance des liaisons satellitaires. Différence notoire d'avec le GPS, Galiléo disposera de centres de mission au sol. Leur objectif ? L'élaboration du message de navigation des satellites et la surveillance du bon fonctionnement du dispositif. Ce seront eux qui devront avertir les utilisateurs de Galiléo en cas de défaillance. Autre différence majeure d'avec le GPS : les miltaires ne seront en aucun responsables de ce projet ; l'ESA, l'agence spatiale européenne en a la charge mais est placée sous l'égide de Bruxelles.
Différents services proposés
Dix signaux seront mis à disposition des consommateurs. Ils se subdivisent en trois catégories : - Six seront destinés au service public gratuit. Ils émettront sur les deux fréquences précédemment citées et contrairement au boîtier GPS, ceux de Galiléo disposeront de deux bandes fréquences de réception. Ainsi, les données collectées seront beaucoup plus affinées que sous GPS. Les automobilistes auront recours à ce service pour les guider.
- Deux serviront au service commercial. Ils utiliseront les deux bandes de
fréquence mais là une troisième comprise entre 1 260 et 1 300 Mhz
pourra être ajoutée.
Résultat : une meilleure précision des données allant jusqu'à 1 mètre, une intégrité et une continuité du signal garanties, une meilleure transmission des signaux.... - Les deux derniers signaux seront impliqués dans le service public dit réglementé. Il englobe les unités de secours comme les urgences, les pompiers, mais également les convois de matières dangereuses comme le nucléaire, etc. Il faut pouvoir les localiser en permanence et surtout les protéger d'où la possibilité de brouiller l'émission de ces deux signaux.
Galiléo menace-t-il le GPS ?
Lequel a le plus à perdre ?
Les Etats-Unis n'ont pas vu d'un très bon œil l'indépendance européenne pour plusieurs raisons : perte de son monopole, perte de contrôle sur les pays utilisateurs de ce système de géo-localisation et les éventuels interférences avec leur GPS. Afin de mener à bien leur projet, les Européens ont passé un contrat avec les Etats-Unis. Le 26 juin 2004 en Irlande les deux nouveaux partenaires officialisent leur coopération sur Galiléo et le GPS.
Les deux systèmes de navigation seront interconnectés permettant ainsi de suppléer les approximations et les défaillances de l'un des deux, surtout ceux du GPS. Malgré ce traité américano-européen, Galiléo intéresse
d'autres pays. La Chine et Israël ont signé un accord en 2005 avec les
Européens afin de coopérer sur des projets industriels, scientifiques...
L'Argentine, le Brésil, le Chili ou encore le Mexique sont également
intéressés.
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Galiléo permettrait un meilleur guidage des secouristes en pleine
montagne.
Domaines d'application
Garantissant de meilleures prestations de service que le GPS, il paraît probable que le système de géo-localisation américain risque d'y perdre en attrait.
Comme le GPS, Galiléo sera disponible aux particuliers mais également à
toutes les entreprises de transports pour se repérer et se déplacer. Un des objectifs premiers de Galiléo est d'aider les systèmes terrestres de secours. Par exemple, lors d'un accident de voiture, il pourra transmettre les informations nécessaires au centre de secours le plus proche et les guider rapidement sur les lieux. Idem pour les accidents en haute montagne, les blessés seraient plus facilement repérables par les secouristes, surtout que le GPS connaît ces limites dans ce genre de relief ; les montagnes empêchent le passage des ondes Navstar.
L'agriculture pourrait aussi voir un attrait important en Galiléo. De quelle manière ?
Lors d'épandages de produits chimiques ou d'herbicides, il n'est pas
rare de voir des erreurs de cibles. Soit le bon champs n'est pas arrosé
ou parfois celui du voisin est pollué du à un mauvais largage. Pour y
remédier, la précision de Galiléo au mètre près éviterait ce genre de
désagrément et par conséquent il y aurait une meilleure utilisation de
ces engrais ou autres herbicides en moindre quantité. Les
scientifiques, les pêcheurs, les pilotes... pourraient également être
attirés par cette plus grande fiabilité de Galiléo.
Un imbroglio politico-financier
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les systèmes de positionnement par satellite se développent dans les grandes puissances mondiales. Certes les Etats-Unis ont été les premiers en 1978 à voir le potentiel d'un tel projet. Les Russes ne sont pas en reste avec leur GLONASS. Mais pour le moment ils ne gênent pas les Américains puisque le système est loin d'être opérationnel. Quant aux Chinois, leur géo-localisation satellitaire ne se borne qu'à leur territoire ; l'Inde est en train de plancher sur le sujet. L'Europe aura mis près de 7 ans pour
pouvoir se mettre d'accord sur un projet commun. Comme quoi il n'y a pas que sur le traité de Lisbonne ou la Constitution européenne que le
débat est houleux. En ce qui concerne Galiléo, le litige portait sur le
financement à la fois public et privé du projet. Chaque état membre
voulant retirer un profit en mettant sur les rangs leur entreprise nationale. Résultat : 5 ans de retard.
L'ESA s'occupe des appels d'offres et tout sera financé intégralement par de l'argent public, à savoir celui des contribuables.
Eh bien vivement que Galiléo soit opérationnel ! une précision pareille ça fait baver les américains !
Sam 14 Jan 2023, 07:16 par arkanax
» oui madame !
Sam 14 Jan 2023, 07:11 par arkanax
» ça pique !!!
Sam 14 Jan 2023, 07:09 par arkanax
» C’est mathématiquement, philosophiquement idiot !
Sam 14 Jan 2023, 07:04 par arkanax
» Le saviez-vous?Au 19ème siècle, la cocaïne était utilisée pour traiter la dépression et les maux de dents !
Sam 14 Jan 2023, 06:57 par arkanax
» gentil toutou
Ven 13 Jan 2023, 07:21 par arkanax
» oh oui !
Ven 13 Jan 2023, 07:14 par arkanax
» bon appétit
Ven 13 Jan 2023, 07:10 par arkanax
» Le saviez-vous?La reconnaissance de soi chez les animaux
Ven 13 Jan 2023, 07:03 par arkanax
» la méprise
Jeu 12 Jan 2023, 07:16 par arkanax
» oh oui !
Jeu 12 Jan 2023, 07:12 par arkanax
» la dictée
Jeu 12 Jan 2023, 07:06 par arkanax
» Le saviez-vous?Le détenteur du record du monde de tir à l’arc n’a pas de bras !
Jeu 12 Jan 2023, 07:03 par arkanax
» heureusement qu'elle est la !
Mer 11 Jan 2023, 07:24 par arkanax
» dessous de table !
Mer 11 Jan 2023, 07:13 par arkanax
» c'est très bien
Mer 11 Jan 2023, 07:09 par arkanax
» Le saviez-vous? La plus petite guitare du monde a la taille d’un globule rouge !
Mer 11 Jan 2023, 07:05 par arkanax
» affreux !!!
Mar 10 Jan 2023, 07:18 par arkanax
» le marque-pages
Mar 10 Jan 2023, 07:15 par arkanax
» merci du conseil
Mar 10 Jan 2023, 07:09 par arkanax
» Le saviez-vous?En 2008, une plage a été volée en Jamaïque, tout le sable a été dérobé !
Mar 10 Jan 2023, 07:04 par arkanax
» coooooool
Lun 09 Jan 2023, 07:14 par arkanax
» bonne question !
Lun 09 Jan 2023, 07:10 par arkanax
» chère Dr
Lun 09 Jan 2023, 07:04 par arkanax
» Le saviez-vous?Au 19ème siècle, en Grande-Bretagne, une tentative de suicide était punie par pendaison
Lun 09 Jan 2023, 07:00 par arkanax